L’emploi d’outils a longtemps été considéré comme propre à l’être humain, nous différenciant ainsi des autres espèces animales. Mais nous ne sommes pas les seuls à pouvoir modifier ou manipuler un objet pour faciliter l’accomplissement d’un but.
Découvrez quelques exemples étonnants d’utilisation d’outils chez les animaux !
Les primates
Utiliser des outils pour s’alimenter…
Les chimpanzés et les bonobos manipulent des branches afin d’attraper des termites ou des fourmis dans leur nid. Ils coupent des bâtons et les taillent pour pouvoir les insérer dans les trous. Les chimpanzés peuvent utiliser différents types d’outils en fonction de la tâche à effectuer : des branches solides pour creuser, et d’autres dotées de petites racines à l’extrémité pour collecter les insectes. Les orangs-outans utilisent cette même technique, également pour extraire les noyaux des fruits, en tenant leur outil dans leur bouche. Cependant, l’utilisation de branches ne se limite pas à la consommation d’insectes pour certains chimpanzés qui ont été observés fabriquant des lances capables de tuer de petits mammifères.
Les capucins peuvent casser des noix avec des pierres ou de gros bâtons, méthode également utilisée par les chimpanzés. Ces petits singes se servent d’une roche comme enclume où ils déposent la noix, ainsi que d’un marteau en pierre pour frapper et briser la coquille. Ils manipulent également des cailloux pour creuser la terre et extraire des tubercules. Ces primates ont appris à sélectionner la taille et le poids de leurs outils avec précision selon leurs besoins, et peuvent les déplacer et les garder pour une utilisation future.
Outre la chasse, l’utilisation d’outils peut également servir à s’abreuver ! Des chimpanzés et des bonobos ont ainsi été observés utilisant des feuilles ou encore de la mousse comme éponge pour obtenir de l’eau.
… Ou pour s’adapter à son environnement
Certains grands singes, comme les gorilles et les orangs-outans, utilisent des bâtons pour mesurer la profondeur de l’eau. Un gorille a même été observé en utilisant un comme support pour traverser une rivière profonde !
Pour faciliter leurs déplacements dans les arbres, les orangs-outangs sont capables d’utiliser une branche comme crochet pour en rapprocher une autre, ou même de protéger leurs mains et leurs pieds à l’aide d’un coussinet de feuilles pour fourrager dans un arbre épineux. Ces primates asiatiques peuvent aussi se servir de feuilles tenues devant leur bouche pour amplifier une vocalisation afin d’éloigner les prédateurs.
Enfin, les chimpanzés se servent également d’outils lorsqu’ils se souillent. Ils s’essuient à l’aide de végétaux, généralement des poignées de feuilles, qu’ils frottent sur leur pelage pour se nettoyer.
Les éléphants
Pour repousser les mouches ou pour se gratter, les éléphants utilisent des branches qu’ils peuvent modifier pour les rendre plus efficaces. Ils s’en servent également pour construire des barrages sur les rivières pour faire monter le niveau de l’eau et ainsi faciliter leurs baignades. Ces pachydermes sont même capables de boucher des points d’eau avec des boules d’écorces mâchées pour éviter l’évaporation, leur permettant d’y revenir plus tard pour s’y désaltérer.
La loutre de mer
Les loutres de mer choisissent des pierres adéquates pour détacher les moules des fonds marins. Elles ramènent ensuite le mollusque à la surface et brisent la coquille avec l’outil en utilisant leur poitrine comme une table. Parfois, la pierre peut être posée sur leur torse et être utilisée comme une enclume pour frapper la moule.
Elles peuvent conserver leur outil sous leur aisselle et le jettent lorsqu’elles n’en ont plus besoin.
Outre les pierres, ces mustélidés utilisent des algues pour immobiliser des proies, comme les crabes, pour pouvoir les consommer. Elles s’en servent également en s’enroulant dedans pour éviter de dériver avec les courants pendant les périodes de repos.
Les loutres de mer s’enroulent dans les algues pour ne pas dériver.
Les dauphins
Certains grands dauphins de la baie de Shark en Australie utilisent des éponges qu’ils portent sur leur rostre pour fouiller le fond de l’océan et ainsi se protéger des éventuelles blessures causées par les rochers. Certains s’aident même de coquilles pour attraper des poissons.
Les oiseaux
Si certains vautours, comme le percnoptère d’Egypte, utilisent des pierres pour casser des œufs d’autruches, d’autres, comme le corbeau calédonien, font preuve de techniques plus complexes. Ce corvidé découpe des languettes à partir de feuilles très dures du pin Pandanus, dotées de bords crantés. Cet outil est utilisé comme un harpon pour attraper les insectes dans les troncs. L’oiseau fabrique également des petits crochets de bois à partir de brindilles : en deux coups de bec, il transforme un rameau en crochet pour déloger les larves sous le bois.
Le corbeau calédonien est doté de capacités cognitives étonnantes.
Les pinsons des Galápagos utilisent des épines de cactus pour extraire les insectes des arbres, tandis que la sitelle à tête brune, quant à elle, sélectionne un morceau d’écorce de pin afin de s’en servir comme d’une extension de son bec, à la manière d’un levier, pour faire sauter d’autres fragments d’écorce. Elle n’a plus qu’à explorer avec son bec la surface fraîchement dénudée pour trouver des insectes.
Crédits photos : Valerie ; Liv Ellingsen ; Corvus moneduloides
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