Richesse de Madagascar, 95% des lémuriens sont actuellement menacés d’extinction. Considérés comme les primates les plus menacés du monde, cinq d’entre eux sont d’ailleurs présents dans la liste des 25 primates les plus menacés au monde de 2018-2020 sortie lundi 7 octobre 2019.
Les lémuriens, qui sont-ils ?
Primates de Madagascar
Madagascar, pays de la biodiversité, abrite plus de 80 % d’espèces endémiques, dont de petits primates appelés « lémuriens ». On ne trouve ces espèces nulle part ailleurs.
La végétation naturelle composée de forêts humides, de forêts sèches et de forêts épineuses, héberge une faune sauvage unique. Malheureusement, ce sanctuaire de la nature est menacé de disparition.
Histoire des lémuriens
Il y a 62 à 65 millions d’années, les lémuriens sont arrivés du continent Africain sur l’île de Madagascar où ils ont évolué et se sont adaptés à leur nouvel environnement.
Ce sont des primates prosimiens appartenant au sous-ordre des strepsirrhiniens. Ils partagent des traits ancestraux avec les premiers primates.
Différentes espèces chez ces primates
Les lémuriens comprennent actuellement 111 espèces et sous-espèces. Elles varient du plus petit primate du monde, le microcèbe de Mme Berthe, pesant 30g, à l’indri, pesant jusqu’à 9kg. Toutes les espèces sont différentes et présentent leurs propres caractéristiques qu’elles soient morphologiques ou comportementales, la preuve avec ces cinq fameuses espèces.
Maki catta, la star des lémuriens
Le Maki catta, ou Lemur catta, est le lémurien le plus célèbre de la grande île. Il est reconnaissable avec sa longue queue annelée de blanc et de noir. Réparti dans le Sud de Madagascar, le Maki catta vit en groupe d’une vingtaine d’individus dirigé par une femelle dominante.
Indri, le lémurien chanteur
L’indri, ou Indri indri, est un grand lémurien noir et blanc pouvant peser jusqu’à 9kg. On le trouve dans le nord-est et centre-est de Madagascar. Monogame, l’indri vit en petits groupes familiaux sur un territoire qu’il délimite par ses chants pouvant être entendu jusqu’à 2km.
Propithèque couronné, le lémurien danseur
Le propithèque couronné, Propithecus coronatus ou sifaka, est un petit singe blanc à tête noire de la famille des Indridés et peuplant les forêts sèches de l’ouest de Madagascar. Le sifaka se déplace par bonds latéraux debout sur ses pattes arrière, ce qui lui a valu son surnom de « lémurien danseur ».
Le vari noir et blanc, pollinisateur du Ravinala
Le vari noir et blanc, ou Varecia variegata, se rencontre dans les forêts et montagne de l’est de l’île. Grand amateur du nectar des fleurs de Ravinala, le vari noir et blanc transporte son pollen et participe activement à la reproduction de l’arbre du voyageur.
Aye-aye, le plus effrayant d’entre tous
L’aye-aye, ou Daubentonia madagascariensis, est nocturne et ressemble à une chauve-souris. Animal solitaire, il est frugivore et insectivore. Son doigt médian plus long lui permet de capturer des insectes.
Mode de vie de ces petits singes
Les lémuriens se nourrissent généralement de fruits et de feuilles, mais d’autres ont une alimentation plus spécialisée. Leur comportement varie suivant les espèces. Ils peuvent avoir des mœurs nocturnes ou diurnes, être sociaux ou solitaires. Pour la communication, ils utilisent majoritairement les marquages odorants et les vocalisations. Le plus bruyant est l’indri avec ses chants caractéristiques de l’espèce.
Chaque espèce étant différente, il est important de toutes les protéger.
Lémuriens, les primates les plus menacés de disparition
Selon la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN), 105 espèces de lémuriens sur les 111 connues sont « en danger critique d’extinction » (CR), « en danger » (EN), ou « vulnérables » (VU).
Dans la liste des 25 primates les plus menacés au monde de 2018-2020, on retrouve :
- le lémurien souris de Nosy Be, Microcebus manitatra,
- l’hapalémur du Lac Alaotra, Hapalemur alaotrensis,
- le lépilémur de James, Lepilemur jamesorum,
- l’indri, Indri indri,
- l’aye-aye, Daubentonia madagascariensis.
Russ Mittermeier, chargé de protection à l’IUCN, a déclaré au sujet des lémuriens : « C’est sans aucun doute le pourcentage d’animaux menacés le plus élevé pour un groupe important de mammifères et même de vertébrés ».
Causes de disparition des lémuriens
Destruction de son habitat
La destruction de l’habitat naturel des lémuriens est la première cause responsable de leur disparition. Elle se traduit par l’exploitation de la forêt tropicale (charbon de bois, trafic de bois de rose, etc.), l’agriculture non réglementée, et l’activité minière.
Braconnage
Les lémuriens sont également victimes du braconnage. La pauvreté peut pousser les plus démunis à consommer leur viande. Cependant, un phénomène grandissant et d’autant plus inquiétant, est celui du braconnage pour la vente et la domestication de ces petits primates.
Agir pour la biodiversité de Madagascar
La disparition des lémuriens peut avoir des conséquences sur les autres espèces végétales et animales de Madagascar. C’est toute la biodiversité de la grande île qui est menacée. Un plan de conservation est à l’œuvre afin de sauvegarder le patrimoine naturel malgache en augmentant le nombre d’espaces protégés et en favorisant un tourisme éco-responsable.
Crédits photos : Tambako The Jaguar ; David Denicolò ; nomis-simon