Aider les plus démunis à se procurer de la nourriture, donner un coup de main à sa sœur pour s’occuper de ses enfants, secourir une personne en train de se faire racketter, s’associer avec ses amis pour gagner un jeu d’équipe… Ce genre de comportements d’entraide ou coopératif n’est pas l’apanage de l’homme. Les animaux aussi peuvent en faire preuve. Voici quelques exemples qui le démontrent !
Chez certaines espèces, des frères et sœurs comme baby-sitters
Les parents mésange à longue queue ont bien de la chance, ils peuvent compter sur des « baby-sitters » pour les aider à prendre soin de leur progéniture. Ce sont en fait certains jeunes de la nichée précédente qui restent sur le même territoire que leurs parents pour les aider à élever les prochains petits : leurs frères et sœurs. Ils s’occupent de défendre le territoire en l’absence de leurs parents, mais participent aussi à nourrir leurs protégés. Pendant ce temps là, ces oiseaux « sacrifient » leur propre reproduction au profit de la survie de la famille.
C’est aussi le cas des insectes sociaux. Ils vivent en colonie comme les fourmis ou les abeilles par exemple. Dans ces colonies, les ouvrières (qui sont en fait toutes sœurs) font chasse gardée des larves pondues par la reine (donc leur mère). Elles se démènent pour les nourrir et s’en occupent comme de « vrais mères poules » bien qu’elles soient toutes stériles.
Alerter ses congénères d’un danger imminent
Face à un danger imminent qui correspond, dans le monde animal, essentiellement à la présence d’un prédateur, certains animaux n’hésitent pas à se mettre en danger en prévenant le reste du groupe afin qu’il se mette à l’abri. C’est le cas du chien de prairie, sorte de gros rongeur, qui vit en groupe et qui à l’approche d’un aigle, d’un coyote ou de tout autre animal présageant d’un danger, émet des cris spécifiques. En donnant l’alerte, il met en péril sa vie en risquant d’attirer l’attention sur lui, pourtant la survie du groupe semble plus importante ! Ce comportement est également observable chez les suricates, où une sentinelle prévient ses congénères en cas de danger.
Secourir des proies face à leurs prédateurs
D’autres ne se contentent pas de donner l’alerte lorsqu’un prédateur approche, mais viennent carrément en aide aux individus qui se font attaquer. Les baleines à bosses ont, à plusieurs reprises, été observées en train de venir à la rescousse d’un animal qui se faisait attaquer par un orque ou un autre prédateur marin. Tels des justiciers des mers, ils abandonnent leur activité (recherches de nourriture, socialisation, repos) et peuvent parcourir jusqu’à 2 kilomètres pour venir s’opposer à « l’agresseur », et parfois pendant plusieurs heures ! Cela, même lorsque la proie n’est pas un individu de la même espèce que lui. Qui dit mieux ?!
Unir ses forces pour atteindre son but
Pour permettre à un mâle d’avoir accès à des femelles et ainsi de pouvoir se reproduire, plusieurs mâles, généralement des frères, forment une coalition. C’est notamment le cas des guépards ou des lions… Ils se regroupent en petites bandes afin d’être plus forts. Ainsi, ils prennent la tête d’un groupe de femelles. Pourtant, parmi ces frères, un seul, le plus dominant, pourra se reproduire. Les autres participent alors indirectement à la continuité de leur lignée.
Partager sa nourriture avec les plus démunies
Se nourrir est essentiel pour la survie d’un individu. Sans nourriture, c’est la mort assurée. Le vampire d’Azara, une espèce de chauve-souris, qui se nourrit principalement de sang, peut rendre l’âme au bout de deux nuits de jeûne consécutives. Les femelles, qui ont pu se rassasier, font preuve d’une grande générosité envers leurs congénères en partageant avec elles le fruit de leur récolte. Et ces dernières leur rendent bien ! Le jour où elles mourront de faim, leurs semblables leur rendront la pareille. Grâce à ce partage, le taux de mortalité dans le groupe diminue de plus de la moitié !
Nous avons de quoi prendre exemple !
Source :
Pitman, R.L. & al. (2016). Humpack whales interfering when mammal-eating killer whales attack other species : mobbing behavior and interspecific altruism ? Marine mammal science, Vol. 33, 1, pp. 7-58.
Servais, V. (2012). Et pourtant ils coopèrent… Regards des sciences sociales sur la coopération animale. Terrain, 58, pp. 108-129.
Photos : Ray in Manila ; Charles Sharp ; moments in nature by Antje Schultner
Intéressant ce site, je reviendrai, car je ne peux pas tout lire en une seule visite.
Petite coquille « un orque » c’est une orque. 🙂