Bien qu’ils soient tous les deux gris et non blanc et noir comme leur nom l’indique, le rhinocéros blanc et le rhinocéros noir se différencient par certaines caractéristiques physiques et comportementales, mais aussi par leur répartition géographique et leur état de conservation.
Une différence de caractéristiques physiques
Un nom qui résulte d’une erreur de compréhension
Si ces deux pachydermes ont effectivement la même couleur grise, leur nom n’est dû qu’à une incompréhension de la part des britanniques au nom donné par les Afrikaners au rhinocéros – aujourd’hui – blanc, pour leurs lèvres larges dit « wyd ». Les britanniques avaient alors compris « white », ce qui a donc donné leurs noms aujourd’hui au rhinocéros blanc et au noir par opposition !
Des lèvres plus larges chez l’un que chez l’autre
En effet, si vous en croisez dans leur milieu naturel (bien qu’il y ait peu de chance aujourd’hui…) et que vous n’arrivez pas à savoir lequel des deux il s’agit, regardez leurs lèvres. Le rhinocéros blanc a des lèvres aplaties et carrées tandis que le rhinocéros noir a des lèvres plus pointues.
Une différence de taille
L’ongulé blanc a une taille plus imposante que celle de son cousin, faisant de lui le deuxième plus grand mammifère terrestre après l’éléphant d’Afrique. Il arbore une taille de 1,5 à 1,85 mètres au garrot et un poids de 2,3 à 3,6 tonnes, contre une taille de maximum 1,50 mètres et un poids allant jusqu’à 1,8 tonnes pour le pachyderme noir.
Des caractéristiques comportementales différentes
Un régime alimentaire qui varie
Si leur bouche est différente, ce n’est pas pour rien ! Bien que tous les deux soient végétariens, ils n’ont pas exactement le même régime alimentaire. Ainsi, la bouche plate de l’ongulé blanc lui permet de brouter l’herbe, et la bouche cornue de son congénère lui permet de se nourrir de fleurs, d’arbustes et de rameaux, dont des épineux qu’il ne craint pas !
L’un est un peu moins grégaire que l’autre
Si les mâles de ces deux mammifères africains sont territoriaux et plutôt solitaires, il n’en est pas de même pour les femelles et les jeunes. Alors qu’on retrouve des associations libres, bien que de courte durée, chez les femelles blanches entre elles et avec des jeunes (faisant d’eux l’espèce de rhinocéros avec la structure sociale la plus complexe), cela est beaucoup plus rare chez la femelle noire qui est peu grégaire. Cette espèce est également la plus agressive des deux !
Une répartition géographique et un état de conservation préoccupant pour les deux
Une répartition géographique différente, contrainte à des problématiques de conservation
Il existe deux sous-espèces de rhinocéros blanc :
- le rhinocéros blanc du sud vit principalement en Afrique du Sud, et dans certains pays d’Afrique Australe où l’espèce a été réintroduite après avoir vu sa population chuter entre 20 à 50 individus à la fin du 19ème siècle. Après d’importants efforts de conservation, l’espèce comptabilise aujourd’hui environ 20 000 animaux à travers ces pays d’Afrique du sud et de l’est.
- le rhinocéros blanc du nord, n’est aujourd’hui plus présent à l’état sauvage dans la nature. Il vivait initialement en Ouganda, au Tchad, au Soudan, en Centrafrique et en République démocratique du Congo.
Le pachyderme noir, lui, se trouve majoritairement dans les pays d’Afrique du sud, comme la Namibie, le Kenya, l’Afrique du Sud.
Un statut de conservation préoccupant
Bien qu’une des deux sous-espèces de l’ongulé blanc soit presque éteinte, l’autre est classée comme quasi menacée par l’UICN et est à l’Annexe II de la CITES.
L’ongulé noir, lui, est par contre en danger critique d’extinction et classé à l’Annexe I de la CITES.
L’ensemble des menaces qui pèsent sur eux, comme la dégradation et la perte de leur habitat, mais surtout le braconnage, pour les vertus – non avérées – de leur corne, précipitent vers une extinction plus ou moins à long terme.
Crédits photos : Blake Matheson ; Bernard DUPONT ; Laurens ; Ryan Poplin