La pollution plastique, véritable fléau pour les animaux marins
Peu cher, pratique, très utile dans la conservation des aliments, imperméable, et bien d’autres encore… le plastique se retrouve aujourd’hui dans presque tous nos objets du quotidien, et sous toutes les formes. Pourtant, la pollution plastique est un fléau pour la faune marine. Sur les 270 millions de tonnes de plastique produites chaque années, 8 millions de tonnes se retrouvent dans les océans. Sachant que ce matériau met entre 20 ans (pour les sacs plastiques à usage unique) à 600 ans (pour les filets de pêche) à se dégrader, il en devient étourdissant de s’imaginer la quantité qui se retrouve dans nos océans à ce jour, flottant autour des animaux qui peuplent les fonds marins.
L’ingestion de plastique est nocive pour la faune marine
L’ingestion de matières plastiques par les animaux marins peut être de plusieurs types : intentionnels ou non, accidentels ou indirects pour les prédateurs qui mangent des proies qui elles-mêmes ont ingéré du plastique. Même si ce n’est pas la principale cause de mort, l’ingestion induit des impacts importants sur les animaux.
Le plastique comme leurre pour les prédateurs
Plongé dans l’eau, le plastique est un très bon support pour les petits organismes comme les algues, les microbes et les petits animaux. Ils s’y accumulent jusqu’à former un film. Cette accumulation, appelée « biofouling », a une odeur très attirante pour certains organismes animaux qui seraient alors trompés par cette odeur et ingéreraient les déchets plastiques.
C’est notamment le cas des anchois, des oiseaux de mers comme les albatros, les pétrels et les tortues marines. En plus d’une odeur qui les piège, ces accumulations sont visuellement trompeuses ! Ressemblant à des méduses, leurs prédateurs, comme les tortues et les dauphins, s’y méprennent.
La pollution plastique entraine des altérations physiologiques, parfois létales
La taille et la quantité des plastiques consommés par les organismes marins dépendent de la taille de l’animal. Une consommation importante de plastique va remplir son estomac et altérer la sensation de satiété de l’animal qui ne se nourrira pas d’aliments nutritifs. Cette importante ingestion peut aussi causer des perforations de l’intestin, provoquant la mort de l’animal. Sans forcément être mortel, le plastique provoque aussi des perturbations du système endocrinien, du stress oxydatif, la mort de cellules ou encore une réduction de l’activité enzymatique, lorsqu’il se retrouve dans des organismes comme les moules, les huîtres, ou les poissons… Bien que les crustacés, comme on l’imagine, ne peuvent pas se nourrir de gros déchets, ils sont impactés par les microplastiques qui résultent de la décomposition des plus gros déchets ou qui proviennent de nos gommages pour le corps.
Des déchets plastiques qui sont des pièges mortels
Il y a des débris qui sont de vrais pièges pour les animaux marins : filets de pêches abandonnés, bande d’emballage, contenants, sacs…
Un piège physique duquel il est difficile de se défaire
C’est le facteur de la pollution plastique qui cause le plus de morts chez les animaux marins. 79% d’entre eux meurent quand ils sont pris au piège par ces déchets. Les filets de pêches abandonnés, notamment, peuvent piéger des animaux marins pendant un an et demi. Ne les voyant pas, ils s’y emmêlent et ne peuvent plus en sortir. Leurs prédateurs sont à leur tour attirés par ces proies « faciles », et se font également prendre dans les filets. Ne pouvant se nourrir, ils meurent à petit feu ou s’étranglent en essayant de s’en démêler. D’autres vont avoir une partie de leur corps entravé par un déchet, qui les empêchera soit de répondre à un besoin vitale, ou qui les rendra vulnérables face aux prédateurs. Dans le fond des océans, de plus petits organismes se trouvent emprisonnés dans des contenants dont ils ne pourront plus jamais sortir !
Un vecteur de maladie pour le corail
Crucial pour la vie sous-marine et la protection de nos côtes, les coraux sont, eux, aussi impactés par la pollution plastique ! Leurs débris favorisent l’apparition de maladies souvent mortelles qui provoquent des lésions physiques sur leurs tissus.
Nous savons ce qu’il nous reste à faire pour protéger nos fonds marins !
Sources :
Photos : A_Different_Perspective ; flockine ; efes
merci