Ces espèces d’oiseaux rares que vous pouvez apercevoir en France
Qui n’a jamais rêvé de faire la photo de l’oiseau rare ou bien d’impressionner son entourage lors d’une discussion entre amis en flattant quelque peu son ego ?
Et bien chose promise, chose due. Nous vous proposons dans cet article, une liste de cinq oiseaux rares ou très occasionnels sur le territoire français, mais avec un peu de chance et de détermination, vous pourrez les « cocher » comme on dit dans le jargon des ornithologues….
Et vous aurez par la même occasion l’opportunité de vous émerveiller devant ces oiseaux rares ou bien encore de mettre des étoiles dans les yeux d’autrui en prenant de sublimes photos.
Ces cinq espèces d’oiseaux rares ont été sélectionnées sur la base de plusieurs critères :
- Tout d’abord, leur présence occasionnelle sur le territoire français (données récoltées sur les sept dernières années) contrairement à d’autres espèces d’oiseaux plus communes ou bien régulièrement nicheuses,
- Leur statut IUCN (par exemple leur présence sur la liste rouge des espèces menacées) qui implique leur disparition future et probable du pays, d’où l’urgence d’aller les observer,
- Et enfin, la régularité de l’observation de l’oiseau, ce qui signifie que nous vous donnons une liste d’espèces que vous aurez le plus de chance de voir à court et moyen terme.
Le Pygargue à queue blanche (Haliaeetus albicilla) :
Statut : Il est inscrit sur la liste rouge des oiseaux nicheurs de France – il est classé en danger critique (CR).
Les rapaces diurnes forment la famille des Accipitriformes. Parmi elle, on compte 34 espèces d’accipitridés qui incluent les buses, les milans, busards, aigles et vautours.
Le Pygargue à queue blanche appartient à ce groupe et on l’appelle aussi l’aigle pêcheur. Comme plusieurs autres, sa morphologie et son mode de vie sont adaptés aux milieux aquatiques. Leur type d’alimentation est donc très spécialisé : ils ne mangent principalement que des poissons presque morts et/ou affaiblis. Ils sont alors dotés de plusieurs caractéristiques qui les rendent très habiles pour pêcher :
- Un bec puissant et crochu pour lui permettre de déchiqueter les proies,
- Une queue plus courte que les autres accipitridés et plutôt carrée, on la définie alors de « cunéiforme »,
- De grandes serres acérées et robustes pour la préemption des poissons difficilement saisissables en vol,
Les aigles pêcheurs du genre « Haliaeetus » nichent près des fleuves, sur les rives des grands lacs, des marais, dans les zones humides avec de l’eau douce.
Le Pygargue à queue blanche est aisément reconnaissable de par sa queue cunéiforme et toute blanche à l’âge adulte, ce qui lui a valu son nom. Son bec et ses pattes sont jaunes et la tête et le cou sont gris-beige.
Attention aussi à ne pas le confondre avec son cousin le Pygargue à tête blanche, qui lui aussi peut être qualifié d’aigle pêcheur mais qui possède la tête toute blanche et se localise principalement sur le continent nord-américain.
Les juvéniles (les jeunes des trois première années) peuvent être confondus avec l’Aigle criard car les caractéristiques physiques et spécifiques du plumage n’apparaissent qu’à l’âge adulte.
Cet aigle ne niche plus en France depuis les années 50 (en Corse plus précisément).On peut toutefois l’observer pendant sa période d’hivernage soit de début octobre à février dans les régions Alsace-Lorraine, Champagne-Ardenne, Centre et Aquitaine.
L’aigle criard (Aquila clanga) :
Statut : Il est inscrit sur la liste rouge des oiseaux d’Europe de l’IUCN – il est classé en danger (EN).
Cette espèce d’aigle est plutôt forestière pendant la saison de reproduction et il semble exiger la proximité d’étendues d’eau.
L’aigle criard est un aigle de grande taille, paraissant plutôt trapu et très sombre. Sa queue est courte comme celle du Pygargue. Il présente en outre des similitudes morphologiques avec un de ses congénère ; l’Aigle pomarin avec lequel, il est maintenant prouvé sa capacité à s’hybrider. Ceci rend donc son identification assez compliquée.
Toutefois, un critère peut vous aider chez les individus adultes : la présence de taches blanche sous les poignets de l’espèce ressemblant à des virgules. L’Aigle pomarin, quant à lui, en montre deux au lieu d’une seule. Le plumage de l’Aigle pomarin est aussi à dominance plus claire et le rapace est de taille inférieure. Pour les plus pointilleux, on peut noter également le nombre de doigts qui s’élève à 7 chez le criard contre 6 chez le pomarin faisant paraitre une aile plus large en vol et une queue plus courte pour l’Aigle criard.
Les premiers migrateurs arrivent en France vers la mi-septembre et repartent aux alentour d’avril, rares sont les individus qui restent hiverner jusqu’au mois de mai. Si vous ne voulez pas le manquer, nous vous conseillons d’aller l’observer entre novembre et mars au sein des milieux humides de Camargue, des Landes et de Moselle.
Les trois espèces suivantes sont des espèces récemment et ponctuellement observées en France depuis quelques années mais leur présence n’est pas du tout habituelle. Il arrive parfois que lors des mouvements migratoires, certains individus sont déviés de leur axe de passage et se perdent. Cela dépend des conditions météorologiques et/ou des flux aérauliques. Ils passent alors quelques temps sur place afin de se nourrir et récupérer des forces avant de repartir vers leurs quartiers de reproduction habituels avant la saison estivale.
La Bernache à cou roux (Branta ruficollis) :
Cette espèce appartient à la famille des anatidés qui regroupent l’ensemble des canards, cygnes et oies.
Statut : elle est inscrite sur la liste rouge des oiseaux d’Europe de l’IUCN – elle est classé quasi-menacée (NT). Elle est également classée vulnérable (VU) sur la liste rouge des oiseaux au niveau mondial (ref. IUCN).
Son plumage roux, blanc et noir la rend aisément identifiable. Elle possède un cou court et épais et son bec est très petit pour cette espèce de bernache.
Elle se déplace en grands groupes soudés souvent aux cotés des oies (rieuses ou grise) qu’elles utilisent comme protectrices en cas de danger car de taille bien plus grande.
Cette espèce, originaire de Sibérie, hiverne dans les plaines de Roumanie et Bulgarie mais elle est parfois amenée à suivre certaines espèces d’oies vers l’Europe occidentale.
En 2016 elle a été aperçue en Loire Atlantique et en Vendée, en 2017, vous auriez pu l’observer dans la Marne et en 2019 elle a été notée plusieurs fois en Charente-Maritime vers La Rochelle.
Attention toutefois à vérifier la présence de baguage aux pattes de l’espèce, car ce pourrait être des individus échappés de populations élevées en captivité et non des individus purement sauvages.
Le Pélican blanc (Pelacanus onocrotanus) :
Statut : il est inscrit sur la liste rouge des oiseaux d’Europe et mondiale de l’IUCN. Bien que ne présentant pas de préoccupation majeure (LC) la pression humaine représente la principale des menaces qui pèsent sur l’état des populations.
Le pélican blanc reste toutefois une belle observation à faire car c’est réellement un bel et grand oiseau qui ne fait pas partie du décor habituel de notre pays. Il est en effet devenu rare en Europe. Ceux qui ont un peu voyagé auront pu le rencontrer dans les territoires de l’ex-U.R.S.S. (Asie centrale, Russie, Caucase) et en Afrique.
Il se reconnait grâce à son plumage entièrement blanc, à l’exception du dessous des ailes dont les rémiges sont noires. Il est muni d’un sac gulaire de teinte jaunâtre pouvant contenir treize litres d’eau ou quatre kilogrammes de poissons. Une petite huppe derrière la tête distingue le mâle de la femelle. En période nuptiale, le mâle arbore une coloration rosée.
Trois individus ont été observés en Décembre 2019 en Camargue vers la ville des Saintes-Maries-de-la-Mer, commune très riche en laro-limicoles. N’hésitez pas à y faire une halte de plusieurs jours car vous y découvrirez de nombreuses espèces emblématiques et patrimoniales du pourtour méditerranéen tel que le Flamant rose qui se reproduit exclusivement dans cette région de France.
Le Pouillot de Hume (Phylloscopus humei) :
Statut : il est inscrit sur la liste rouge mondiale des oiseaux de l’IUCN. Il est classé en préoccupation mineure (LC).
Enfin, cette espèce est destinée aux ornithologues plus aguerris qui veulent observer un oiseau rare et plutôt farouche. Ce petit passereau se destine à épater les mordus de challenge car il faut avoir de bons yeux et une grande patience pour savoir identifier cette espèce.
Il ressemble de très près à un Pouillot à grands sourcils (parfois même les deux espèces restent indifférenciables au plumage) mais présente des nuances chamois sur l’avant du sourcil, la poitrine, le cou et les joues. Heureusement son cri à deux syllabes « dsu-uit » vous permettra de trancher car il est nettement différent de celui du Pouillot à grands sourcils.
Il provient à l’origine des régions montagneuses d’Asie centrale. Cependant, deux nouveaux cas d’hivernage ont été recensés dans le Pas-de Calais (entre décembre 2017 et février 2018). Une observation récente de décembre 2019 a également été notifiée en Gironde (33).
Auteur : Aurélie BEA
Ressources bibliographiques :
- Le guide ornitho – guide DELACHAUX nouvelle Edition
- Ornithos – numéro 25-6 : 321369(2018)
- https://www.oiseaux.net
- https://inpn.mnhn.fr
- https://www.migraction.net
- https://www.faune-france.org/
Sources photo : Ignacio Ferre Pérez ; Martha de Jong-Lantink ; Koshy Koshy ; Mike Prince ; Philippe BOISSEL ; Marta Semu ; Dave Curtis
Superbes informations , nous permet de transmettre à nos enfants la beauté de la nature .