Photo ci-dessus : Le papillon Caligo memnon imite les yeux d’une chouette
Les animaux font preuve de stratégies adaptatives étonnantes pour assurer leur survie. La technique du camouflage et du mimétisme permet à certaines espèces animales de copier d’autres organismes afin de se protéger des prédateurs, ou au contraire, de leurrer leurs proies. Découvrez quelques exemples surprenants utilisés par les animaux pour tromper l’œil de leur ennemi !
Le camouflage pour passer inaperçu dans son milieu naturel
Les animaux utilisant le camouflage, encore appelé « mimèse », ont pour but de se fondre dans leur environnement.
Grâce à son plumage et son comportement, le podargue gris est quasiment indétectable !
Certains animaux utilisent la couleur de leur environnement…
De nombreuses espèces présentent les mêmes couleurs que l’environnement qu’ils fréquentent, ce qui leur permet de les rendre indétectables, comme les léopards des neiges. Ces animaux sont dits « homochromes ». Certains, comme le renard polaire ou l’hermine, arborent une couleur blanche en hiver pour se confondre avec la neige, tandis que la couleur de leur fourrure change en été. En revanche, d’autres, comme les célèbres caméléons ou encore les geckos, ont la capacité de changer leurs couleurs en fonction de leur milieu de vie grâce aux cellules spéciales contenues dans leur peau, les chromatophores.
Quand d’autres espèces utilisent la forme
D’autre part, il existe également des espèces capables d’utiliser l’homomorphie, c’est-à-dire la faculté d’imiter la forme de leur milieu ! Cette technique est très connue chez les insectes comme le phasme, mais également par le podarge gris. Cet oiseau australien imite à la perfection la branche d’un arbre en restant immobile, le bec tendu vers le ciel !
Pour se soustraire à la vue des prédateurs, de nombreux jeunes mammifères utilisent une autre méthode de dissimulation. Ils présentent des taches ou des rayures sur leur pelage durant les premiers mois de leur vie. C’est le cas des faons, des marcassins, ou encore des tapirs malais. Mais de nombreux autres animaux arborent ces motifs disruptifs à l’âge adulte, comme le guépard ou encore la girafe. Cette stratégie permet de rompre la forme de la silhouette et les rend moins visibles dans leur environnement !
Certains poissons et certains oiseaux utilisent, quant à eux, la technique des « ombres inversées » : ils possèdent une coloration différente entre le ventre et le dos. Le dos sombre du manchot par exemple, se confond avec le fond océanique vu du dessus, et le ventre blanc se confond avec la surface vu du dessous !
Enfin, lorsque l’animal ne peut pas produire lui-même un élément pour se dissimuler, il peut emprunter des éléments issus de son environnement pour se couvrir. On parle alors d’allocryptie. Il peut s’agir de débris végétaux, d’animaux, ou même de minéraux. Certains bernard-l’hermites utilisent des anémones ou encore des éponges pour agrémenter leur coquille et parfaire leur camouflage !
Le Mimétisme pour attirer l’attention
A l’inverse du camouflage, les espèces animales utilisant le mimétisme ne cherchent pas à se dissimuler. Elles ont la capacité de ressembler ou d’agir de la même façon qu’une autre espèce.
Le mimétisme pour repousser un prédateur
Une de ces techniques consiste à repousser l’ennemi en lui inspirant de la peur ou encore du dégoût (toxicité, goût désagréable…). Il s’agit du mimétisme batésien : un animal inoffensif profite de la réputation d’une espèce dangereuse pour l’imiter. C’est ainsi que les étonnantes chenilles du genre Hemeroplanes sont capables d’élargir une partie de leur corps et d’adopter une posture particulière afin de ressembler à un serpent !
Une des imitations les plus impressionnantes est sans doute celle de Hemeroplanes triptolemus
Il existe également des espèces toxiques qui se ressemblent fortement entre elles. Ce phénomène est très rare chez les vertébrés, mais il peut être observé chez des grenouilles de la famille des Dendrobatidés. Certaines d’entre elles arborent les mêmes motifs aposématiques : elles indiquent, grâce à leurs couleurs voyantes, qu’elles ne sont pas comestibles. En s’imitant ainsi l’une l’autre, les deux espèces bénéficient mutuellement de leur réputation nocive pour dissuader les prédateurs !
Ranitomeya variabilis à gauche, et le morphe tacheté de Ranitomeya imitator à droite
Un dernier exemple de mimétisme surprenant concerne les animaux qui possèdent une partie de leur corps qui en imite une autre ! En effet, de nombreuses espèces de papillons du genre Caligo présentent des taches semblables à des yeux de rapaces nocturnes, comme ceux de la chouette chevêche par exemple. C’est ce que l’on appelle le mimétisme ostensible. Chez certains poissons en revanche, ces ocelles copient leur propre tête au niveau de leur partie postérieure, de sorte que l’avant de l’animal ressemble à son derrière pour duper les prédateurs ! On parle alors d’automimétisme. En plus de surprendre et d’intimider l’ennemi, ces motifs ont pour but d’attirer l’agresseur loin des parties vitales.
Crédits photos : Wade Tregaskis ; Nik Borrow ; Andreas Kay ; Seánín Óg ; Wikipédia